Pourquoi mon enduit roule sous la lame ?

Il n’y a rien de plus frustrant, en phase de finition, que de voir l’enduit rouler sous la lame. Ce phénomène, assez courant, compromet esthétiquement l’ouvrage et oblige à reprendre certaines zones… voire tout un mur si le problème est généralisé.
Mais, pourquoi un enduit « roule » au juste ?
Un phénomène lié à l’absorption du support
Ce désagrément apparaît le plus souvent lors d’un ratissage pelliculaire sur un support brut et très absorbant, comme le plâtre.
Lorsqu’on applique une fine couche d’enduit (0,1 à 0,2 mm) — ce que l’on appelle un ratissage à “zéro” — le support absorbe rapidement l’eau de gâchage contenue dans l’enduit. Résultat :
- l’enduit mate en surface (il semble sec, mais ne l’est pas en profondeur),
- la lame chauffe le produit en le travaillant,
- et au fil des passages, cela décolle légèrement la matière, qui finit par rouler, se chiffonner, ou même s’arracher.
La lame et la charge : deux paramètres clés
Inclinaison de la lame

Un angle trop fermé (proche de 45°) sur un support absorbant augmente le risque de faire rouler, car la couche d’enduit est trop fine pour résister au frottement.
Sur ces fonds, il est préférable d’adopter un angle d’environ 30°, afin de conserver plus de charge (0,3 à 0,5 mm).

Granulométrie de l’enduit
Les enduits de lissage (fin et extra-fin) sont plus sensibles à ce phénomène. Cependant, même un enduit garnissant peut « rouler » s’il est trop travaillé sur un fond poreux, non préparé.
La solution : anticiper et préparer
Le bon réflexe ? Toujours imprimer les supports très absorbants (comme le plâtre brut) avant d’enduire. Cela permet de réguler la porosité et d’éviter une absorption trop rapide de l’eau de gâchage, contenue dans l’enduit.
Une impression bien sèche stabilise le fond, améliore l’adhérence, et facilite grandement le ratissage.
En résumé
- Si votre enduit “roule”, ce n’est pas forcément un problème de produit, mais souvent un souci d’absorption du support ou de mauvais geste technique.
- Préparez votre fond, ajustez l’inclinaison de votre lame et adaptez la charge déposée : ces trois leviers permettent de gagner en confort… et en qualité de finition.
Bon à savoir : une fois qu’un fond brut a reçu une première passe, le ratissage devient beaucoup plus facile lors de la seconde application — la surface étant désormais plus stable et moins absorbante.